Lu « La chine en 10 mots » de Yu Hua, traduit du chinois par Angel Pino et Isabelle Rabut, paru chez Actes Sud. Après « Brothers », voici le deuxième des livres de Yu Hua que m'a offerts Martine Aubry. « Brothers » était un roman, « La chine en 10 mots » est un essai sur la Chine d'aujourd'hui autour de dix mots : « Peuple », « Leader », « Lecture », « Ecriture » etc.
Truffé d'anecdotes vécues par l'auteur –d'où un aspect un peu autobiographique du livre – ou relatées d'une façon plus journalistique, l'ouvrage reprend et développe la même thématique que « Brothers » : la Chine a mis 40 ans à passer du Moyen-âge le plus sauvage, celui de la révolution culturelle, au capitalisme le plus débridé, là où les pays occidentaux ont mis plusieurs siècles.
Et ce balancier, brutal, explique en grande partie les violents excès des deux périodes : la barbarie de la révolution culturelle et les dérives, les excès, les graves défaillances de l'époque contemporaine.
Deux mots illustrent ceux-ci : « Faux » et « Embrouille ».
« Faux » comme la gigantesque industrie chinoise des faux, des imitations, des copies qui ne touche pas que les produits de luxe mais concerne tout, jusqu'aux technologies les plus sophistiquées.
« Embrouille » comme le sport national chinois que sont devenus la triche, la malversation, le mensonge etc.
Tout cela est très honnêtement dit et donne, comme « Brothers », une image bien peu reluisante de la société chinoise d'aujourd'hui.

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