Lu "La conversation" de Jean d'ORMESSON aux Editions Héloïse d'ORMESSON.
Jean d'ORMESSON se livre là à un exercice littéraire particulier que j'ai déjà eu l'occasion de saluer ici pour un livre du même genre de mon ami Jean-Noël Jeanneney : se replonger dans l'histoire et imaginer une conversation. "Imaginer" et non pas "inventer". Imaginer dans la forme, puisque, sur le fond, l'essentiel correspond à ce que la recherche des archives historiques permet de valider.
Ici, donc, Jean d'ORMESSON imagine une conversation des années 1803 ou 1804 entre Bonaparte, premier consul, et son deuxième consul, Cambacérès. C'est très intéressant, très amusant d'un point de vue intellectuel et il y a là, en particulier, quelques très belles pages sur l'essence même du Bonapartisme, ce pouvoir personnel rejetant à la fois l'ancien régime et la révolution.
Peut-être choquerai-je Jean d'ORMESSON, mais dans ces pages, j'ai trouvé un portrait au vitriol de notre actuel président de la République : ce côté "moi je", vaniteux, avide de pouvoir et méprisant à l'égard des hommes dont on peut acheter toutes les servilités, à coup de prébendes et de hochets... est décrit d'une façon bien persuasive.
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