Vendredi 28 décembre
Lu aussi ,de Joël Dicker, " la vérité sur l'affaire Harry Quebert" paru en 2012 aux éditions de Fallois/L'âge d'homme , un roman qui a obtenu et le Goncourt de lycéens et le Grand prix du roman de l'Academie française. Un bouquin pour vacances car c'est un pavé de 650 pages... Dicker est un très jeune romancier suisse - il a à peine 27 ans - et voilà son deuxième roman . Une sorte de thriller américain contemporain qui se passe dans le New Hampshire au moment de la première élection d'Obama et qui raconte comment un jeune romancier à succès se porte au secours de son maître, qui fut son prof a l'université, romancier lui-même, mis en cause dans une douloureuse affaire de disparition d'un jeune fille de 15 ans dont il fut amoureux quand il en avait 34. Pour le réhabiliter, il faut enquêter ou plutôt contre-enquêter , avec des rebondissements à ne plus savoir qu'en faire. C'est, comment dire , "haletant". Et ça dépeint assez bien une Amérique contemporaine ou le jeu des médias et la course aux grands tirages se mêlent aux scandales et à l'opprobre publics. Haletant, je l'ai dit.
Samedi 29 décembre
J'ai profité de ces jours de détente pour regarder quelques films :
- "Lola "de Jacques Demy avec Anouk Aimée , sorti en 1960. Tourné à Nantes, quai de la Fosse ( ça, c'est moi qui le dit car j'ai connu les lieux à l'époque...). Lola est une fille de joie, danseuse de cabaret, mère-célibataire qui attend le retour de l'amour de sa vie, père de son enfant. Anouk Aimée y est, comme d'habitude, bourrée de charme et de beauté , et je le dis avec toute la subjectivité possible. Elle y montre, en outre, un brin d'humour et de légèreté que l'on n'a pas l'habitude de voir d'elle.
-"L'ordre et la morale" de Mathieu Kassovitz avec l'auteur dans le principal rôle, celui de Philippe Legorjus, ancien patron du GIGN, film qui relate le très douloureux épisode de la prise d'otages de la grotte d'Ouvea en Nouvelle Caledonie en avril 88. Je voulais voir ce film d'abord parce que Philippe Legorjus est un ami et qu'il m'avait raconté ce drame il y a déjà longtemps. Ensuite parce que j'étais à l'Elysee à l'époque, aux côtés de François Mitterrand, en cette fin de campagne présidentielle, ou tous les coups de Chirac et de son équipe étaient permis, y compris ce douloureux bain de sang. Bon, le film est ce qu'il est : Legorjus y est dépeint tel qu'il est , soldat républicain, homme de dialogue et de respect ; mais je trouve que l'armée française y est vraiment très caricaturée ...pour ne pas trop accabler Chirac ? C'est de l'antimilitarisme un peu militant..
-"Incendies" de Denis Villeneuve, cinéaste canadien, sorti en 2012 et plusieurs fois primé au festival de Venise. Le fim est inspiré de la pièce de théâtre au même titre de Wajdi Mouawad , elle-meme inspirée de la vie de Souha Bechara. Celle-ci, militante communiste libanaise, avait tenté d'assassiner le chef de milices du sud et fut livrée par celles-ci aux israéliens qui l'ont détenue 10 années sans procès, torturée, électrocutée, sans jamais qu'elle n'avoue. Elle fut libérée sous la pression internationale.Terrible récit dans le Moyen-Orient en guerre, ou une jeune femme et son frère jumeau partent, après la mort de leur mère, à la recherche de leur père, qu'ils croyaient mort, et de leur frère dont ils ignoraient l'existence. Ce qu'ils vont découvrir, au bout du compte, est brutal, violent, inimaginable. Le tout est très émouvant .
-"Grand Torino" de Clint Eastwood avec l'auteur dans le principal rôle . Un ancien combattant de la guerre de Corée , veuf, père et grand père irascible, réactionnaire et raciste , vit au milieu d'une colonie chinoise, des Mongs pour être plus précis, c'est à dire ces chinois qui se sont battus aux côtés des américains. Il les déteste et le leur montre. Mais la vie va lui apprendre a distinguer le bon grain de l'ivraie, la famille simple et courageuse de ses voisins du gang de délinquants qui gâche la vie de tout le quartier. Au point de défendre ceux-ci contre ceux-là . Jusqu'à la violence absolue..du bon cinéma.
Dimanche 31 décembre
Lu " l'amour sans le faire" de Serge Joncour, paru en 2012 chez Flammarion. Imaginez une exploitation agricole à la limite du Lot et de la Corrèze avec un couple de retraités qui ont eu deux fils : l'aîné, est parti très tôt pour exercer la profession de caméraman et ne revient voir ses parents qu'une fois tous les dix ans ; le cadet, qui s' apprêtait à prendre la suite est mort dans une traque au sanglier et sa veuve a quitté l'exploitation pour aller vivre une triste vie à la ville. Elle revient passer quelques jours chez ses ex-beaux parents à qui elle a confié un jeune garçon de père inconnu à qui elle a donné le prénom de son ex- mari. Vous suivez ? Le fils aîné arrive au même moment sans prévenir . Lui et son ex-belle s½ur ,plus le gamin, vont se découvrir en même temps qu'ils vont sortir de la tristesse de la vie urbaine et de la solitude. Une sorte de retour à la terre sans le côté soixante-huitard...le tout est d'une très grande humanité.
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